Dans cette série d’articles, nous allons revenir sur l’histoire des métiers du second œuvre et des travaux de finitions, en voyageant à travers le temps , en revenant aux origines de ces savoir-faire, et en nous intéressant à quelques œuvres qui les représentent.
Le charpentier
Comme une majorité de métiers du second œuvre, le charpentier exerce depuis l’Antiquité, particulièrement en Grèce où les premiers temples sont en bois.
Mais c’est au Moyen Âge que la profession acquiert une réelle reconnaissance. En effet les savoir-faire et différentes techniques, demandant une dextérité maîtrisée par un nombre restreint de travailleurs, nécessitent d’être qualifié pour exercer. En 1292, la corporation des charpentiers comptent seulement 95 membres.
Avant la Renaissance, le métier d’architecte n’existe pas encore, c’est le maître-charpentier qui conçoit et réalise les chantiers.
À partir du XIIème siècle, la construction des cathédrales incite la profession au voyage, à la découverte de nouveaux procédés, aux échanges. C’est ainsi que naît le compagnonnage, premier mouvement ouvrier. De plus, les charpentiers s’organisent en corporations, propres à chaque ville, à l’influence grandissante, allant même jusqu’à être considérées comme un danger au pouvoir.
L’activité se transforme avec la Révolution Industrielle et l’avènement du fer et des charpentes métalliques. Les ingénieurs se dirigent alors vers les serruriers, spécialistes du métal, pour leurs ouvrages. Cette tendance va aussi s’accentuer avec la grève des charpentiers parisiens de 1845.
Cependant, le matériel de construction et les échafaudages étant en bois, le savoir-faire des charpentiers reste, malgré tout, indispensable.
Le XXème siècle va poursuivre avec l’utilisation massive du métal, associé au triomphe du béton. Les reconstructions d’après-guerre délaissent le bois au profit de matériaux à la capacité de construction plus rapide. L’industrie sidérurgique est en pleine expansion.
Les chocs pétroliers de 1972 et 1973 vont être le premier élément déclencheur d’une prise de conscience écologique, appuyé ensuite par le concept de développement durable dans les années 1980. Le bois regagne de fait ses lettres de noblesse.
Le XXIème siècle marque également une rupture dans notre vision de la construction, avec de nouvelles exigences environnementales, tant au niveau des professionnels que du grand public. Le bois est un matériau extrêmement demandé, par ses vertus isolantes et peu énergivores. Le métier de charpentier est donc plus que jamais d’actualité !
Pour en savoir plus :
Le site de culture générale « Passerelles » de la Bibliothèque Nationale de Fance (BNF) propose une exploration interactive des différents métiers du bâtiment et de l’architecture, en s’intéressant aux savoir-faire, à la culture et à l’histoire de ceux-ci.